Cityness

8H45 du mat’, à travers le smog, l’éther se réveille les yeux brouillés, tandis que l’effervescence s’agite déjà, dans le café noir nicotiné. Les pigeons ont avalé leur petit dej’ sur le pavé ; la panse lourde, ils digèrent leur sédentarité.

Le bourdonnement de la ruche raisonne ; chacun dans son rôle, chacun dans son costume s’apprête à rejouer la performance de la veille.

Sur la grand-place, une heure fait toujours soixante minutes, le tocsin du beffroi le rappelle à l’oreille attentive toutes les trois mille six cent secondes, à travers l’air vif et saisissant de l’aube septentrionale. Dans la chaleur des poches, les verres trempés vibrent et s’illuminent en moyenne tous les huit minutes désormais.

D’un côté, le temps présent et saisonnier, de l’autre, celui du binaire notifié. Entre les deux, les âmes se croisent. Quelques unes se saluent, d’autres s’ignorent, mais toutes interagissent et s’appellent, secrètement ou inconsciemment.

Dans cet espace-temps, en contrebas des monuments érigés, sous les regards figés et aveugles des grands Hommes, quelques courbes vivantes s’élancent vibrantes à travers l’invisible.

À cœur ouvert, elles opèrent dans le silence, et éclairent à la couleur de la grâce et de la fragilité, le chemin d’un retour à l’authentique existentialité, la voie de l’éternité.

This website uses cookies to improve your experience.